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À l’origine du nom « Côte-des-Neiges »

Vous êtes-vous déjà demandé d’où vient le nom Côte-des-Neiges et quelle est sa véritable signification ?

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Au fil du temps, plusieurs hypothèses ont circulé. Certains ont cru qu’il s’agissait simplement de la pente du chemin qui traversait le secteur. D’autres ont plutôt associé le nom aux neiges qui recouvraient la montagne en hiver, plus abondamment qu’ailleurs en raison de son altitude.

Ces explications, bien que séduisantes, relèvent surtout du récit populaire. En réalité, il faut plonger dans l’histoire pour comprendre l’origine véritable de ce toponyme.

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Si l’on décompose le toponyme Côte-des-Neiges, on retrouve en premier lieu le mot côte. En Nouvelle-France, ce terme désignait une division particulière du territoire, correspondant à une rangée de terres concédées et habitées. Ces côtes suivaient généralement le tracé naturel d’un cours d’eau, car la proximité de l’eau facilitait l’accès, l’agriculture et le transport. À Montréal, on comptait plusieurs de ces côtes, qui sont demeurées dans la toponymie au fil des siècles. Ainsi, le mot côte ne fait pas seulement référence à une pente ou à un relief, mais aussi à une ancienne organisation du territoire, encore perceptible aujourd’hui à travers des noms de lieux comme Côte-des-Neiges, Côte-Saint-Luc ou Côte-de-Liesse.




La deuxième partie de ce toponyme, « des Neiges », puise ses origines dans un passé lointain. Voici l’histoire qui l’explique.


La légende romaine de Notre-Dame-des-Neiges

Tout commence au IVᵉ siècle, à Rome, sous le pontificat du pape Libère. Un riche patricien nommé Jean et son épouse, n’ayant pas d’enfants, cherchaient à savoir de quelle manière consacrer leur fortune à Dieu. Ils se tournèrent vers la Vierge Marie, priant ardemment pour recevoir un signe. Dans la nuit du 5 août, un événement extraordinaire se produisit : malgré la chaleur accablante de l’été romain, une chute de neige recouvrit une partie du Mont Esquilin.

 

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Le couple reçut en songe la certitude qu’il devait bâtir une église à l’endroit précis où la neige était tombée. Le pape Libère, ayant eu la même vision, confirma le miracle. Ainsi fut construite la basilique Sainte-Marie-Majeure, qui demeure encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage important, connue sous le vocable de Notre-Dame-des-Neiges. Cet épisode fonde une dévotion particulière envers Marie comme protectrice, invoquée à travers le signe insolite de la neige.


De Rome à Montréal : Marguerite Bourgeoys et la dévotion

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Plus d’un millénaire plus tard, cette légende franchit l’Atlantique avec les missionnaires et les colons français. À Montréal, la figure de Marguerite Bourgeoys (1620-1700), fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, fut intimement liée à Notre-Dame-des-Neiges.


Marguerite, dont la foi se renforça lors de nombreuses épreuves, voyait en Marie une protectrice constante. À une époque où la traversée de l’Atlantique représentait un péril immense, la future sainte vécut un épisode marquant : lors d’une tempête, alors que l’équipage craignait un navire corsaire, elle pria avec ses compagnes devant une statue de la Vierge. Presque aussitôt, la menace disparut, confirmant selon elle l’intercession de Marie.

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Arrivée à Ville-Marie (l’ancien nom de Montréal), Marguerite nourrit le désir d’ériger un oratoire en l’honneur de Notre-Dame-des-Neiges. Elle voyait dans cette dévotion une continuité avec la protection que Marie lui avait accordée dans ses voyages et dans la fondation de la colonie.

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En 1698, lors de l’ouverture de cette côte, on lui donna le nom de Côte Notre-Dame-des-Neiges, en référence à la dévotion religieuse associée à un petit oratoire construit par Marguerite Bourgeoys et Paul de Chomedey de Maisonneuve. Cet oratoire servait de lieu de prière et de rassemblement pour les habitants, et témoigne de l’importance de la foi dans l’organisation de la colonie. Pour accéder à la montagne, Marguerite et les premiers colons empruntaient un ancien sentier des Premières Nations. Ce chemin, connu à l’époque sous le nom de chemin des Sauvages, prit par la suite le nom de chemin de la Côte-des-Neiges



Finalement, « Côte-des-Neiges » ne désigne pas juste une pente ou la neige qui recouvre le mont Royal en hiver. Ce nom raconte une histoire plus riche : celle de l’organisation des terres en Nouvelle-France, de la foi des premiers habitants et de la dévotion à Notre-Dame-des-Neiges, héritée de Rome et portée à Montréal par Marguerite Bourgeoys. Aujourd’hui, chaque fois que l’on prononce ce nom ou que l’on parcourt la montagne, on touche du regard non seulement le paysage, mais aussi la mémoire de ceux qui ont construit ce lieu. Côte-des-Neiges est un petit morceau d’histoire qui continue de vivre dans notre ville.

Jonathan Buisson

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