Pourquoi tant d’indifférence envers notre patrimoine ?
- Jonathan Buisson (Cloud Pouarier)
- 29 oct.
- 4 min de lecture

Lors de mes balades historiques, je termine souvent avec la même pensée.
Aujourd’hui, la plupart des bâtiments, des lieux et des histoires évoqués au fil de nos promenades ont disparu ou ne sont plus visibles. Pourtant, nous avons encore la possibilité de les faire revivre : en nous y intéressant, en partageant leurs récits et en racontant à d’autres ce que nous avons découvert.
Cette idée s’applique aussi aux êtres humains que nous avons aimés : ils cessent véritablement d’exister lorsque nous les oublions, lorsque nous cessons d’évoquer leur mémoire. C’est ainsi que la mémoire d’un quartier, tout comme celle des personnes qui l’ont façonné, continue de résonner aujourd’hui.

En 2025, lorsque nous regardons l’actualité, nous constatons trop souvent des exemples flagrants d’oubli du passé. Le vieux dicton demeure plus vrai que jamais : « Celui qui ne connaît pas son histoire est condamné à la répéter. »
Mais où avons-nous échoué ?
Sans doute avons-nous négligé l’importance cruciale de transmettre l’histoire aux jeunes, autant par l’éducation scolaire que par la vie communautaire. Il s’agit là d’une des nombreuses facettes d’un problème plus vaste : celui du désintérêt croissant envers notre mémoire collective.

Quant aux bâtiments anciens, on les détruit souvent pour une raison simple : personne n’a appris à y voir de la valeur ni à comprendre l’intérêt de préserver ces témoins du passé. Il s’agit là encore d’une des causes — jamais la principale — mais bien du résultat d’un manque plus profond de sensibilisation et d’éducation à notre patrimoine commun.

Pourtant, ces structures ont rendu de fiers services à la collectivité sans jamais avoir été véritablement reconnues ni protégées. Aujourd’hui, après des décennies de négligence et d’absence d’entretien, on préfère les démolir pour reconstruire du neuf, sous toutes sortes de prétextes. Si rien ne change, nous assisterons à la disparition de bâtiments, de souvenirs et d’idéaux qui mériteraient pourtant d’être préservés.
La sauvegarde de notre mémoire passe avant tout par l’éducation, la transmission et la conscience citoyenne. Il existe plusieurs formes de patrimoine : matériel, immatériel, naturel ou historique. Toutes nécessitent la même volonté de transmission.
Le patrimoine est souvent malmené, non pas par manque d’intérêt, mais par manque d’éducation et de compréhension de son importance. Trop souvent, nous ignorons les véritables enjeux de la conservation de nos bâtiments, de nos paysages et de notre mémoire collective. Ce déficit de connaissance conduit à l’indifférence, voire à la négligence, laissant disparaître des trésors qui composent pourtant notre identité commune.
Les gouvernements ont, eux aussi, un rôle majeur à jouer dans cette préservation. Ils doivent non seulement reconnaître la valeur du patrimoine, mais aussi s’engager concrètement à le protéger. Trop fréquemment, les promesses politiques ou les programmes de sauvegarde restent sans suite ou manquent de financement. Or, la conservation du patrimoine ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des citoyens ou des organismes bénévoles : elle exige des politiques publiques claires, des budgets durables et le respect des engagements pris. C’est par une collaboration sincère entre les autorités et la population que nous pourrons réellement assurer la pérennité de notre héritage collectif.

Il est donc urgent d’agir. Et le meilleur moyen d’y parvenir, c’est par la sensibilisation locale. Les sociétés d’histoire, comme la nôtre, jouent ici un rôle essentiel. Grâce à leur proximité avec les citoyens, elles sont les mieux placées pour informer sur les enjeux concrets du patrimoine local : un ancien lieu de culte menacé, une maison centenaire oubliée ou un espace naturel à protéger.

C’est par cette action de terrain que l’on parvient à identifier les véritables passionnés : celles et ceux qui deviendront à leur tour des porteurs de mémoire. En s’impliquant, ces citoyens contribuent à faire vivre le patrimoine, à éveiller les consciences et à révéler les richesses souvent insoupçonnées de nos quartiers et de nos villages.
Préserver le patrimoine, ce n’est pas regarder vers le passé avec nostalgie, mais préparer l’avenir en gardant vivante la mémoire de ce que nous sommes. Soyons vigilants à préserver les bâtiments de notre quartier qui semblent en détresse.
Texte et photo : Jonathan Buisson
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