Depuis très longtemps, le cheval est utilisé comme moyen de locomotion. Il est reconnu pour sa force et son endurance. Pendant des siècles, il a côtoyé l’homme dans ses travaux quotidiens et l’a aidé à relever des exploits grâce à sa force brute. Plusieurs personnes ont aussi gagné de l’argent lors de courses menées par ces fiers animaux.
Les premiers chevaux sont originaires d’Amérique jusqu’à leur disparition du continent après la venue des hommes et leur exode vers l’Europe. Puis, ils ont été réintroduits en Amérique vers 1500. En 1665, Louis XIV décide d'envoyer en Nouvelle-France 21 juments et 2 étalons des écuries royales. Ces chevaux ainsi que d'autres envoyés plus tard constituent la lignée de chevaux noirs robustes, reconnus plus tard comme la race canadienne-française ou race canadienne.
En 1665, les autochtones sont étonnés de voir débarquer en Nouvelle-France ces « orignaux de France, si souples et traitables aux volontés de l'Homme ».
Venant des écuries de Louis XIV, ils descendent, croit-on généralement, de chevaux arabes croisés avec des chevaux indigènes de Normandie et de Bretagne. D'autres contingents de chevaux viendront s’ajouter et seront distribués aux habitants ayant le plus contribué au défrichement et à l'agriculture, qui les utiliseront pour les travaux des champs et le transport.
Le Cheval canadien est le fruit d'une sélection naturelle où seuls les plus robustes ont pu survivre aux rigueurs du climat et aux privations d'une colonie naissante.
Cette misère et ces épreuves ont amené une réduction de leur taille, mais ils ont développé une résistance à toute épreuve. Arrivés au pays depuis plus de 350 ans, leurs descendants demeurent, grâce à un tel passé, les plus rustiques, les plus robustes et les mieux adaptés au Québec. L'une des races du monde équestre les plus polyvalentes de l'histoire, le Cheval canadien surnommé « Petit Cheval de Fer », est « réputé pour sa force, son endurance, son caractère sociable, sa santé, sa longévité et sa forte personnalité ». Il a été désigné race patrimoniale du Québec par l'Assemblée nationale, puis Cheval national par le Parlement canadien en 2002, toutefois avec moins de 1000 chevaux à travers le monde, cette race de chevaux a failli disparaître deux fois ces dernières années.
Ces chevaux sont encore prisés par de nombreux fermiers québécois. Ils se sont accoutumés à notre climat. Sur plusieurs générations, cet animal s'est adapté à notre environnement. C’est seulement à partir de 1895 qu’on commence à tenir des registres de généalogie équine au Canada.
Redonner ces lettres de noblesse à cette race perdue et oubliée, c’était là justement le projet de Louis Beaubien. Dans la foulée du retour de l'exode des Canadiens-Français vers les États-Unis pour y trouver du travail, il avait l’ambition de vouloir relancer le travail d'agriculture sur les terres si fertiles de notre grand territoire. Il érigera sur ses terres des installations permettant de fournir des chevaux aux agriculteurs, aux policiers et à tous ceux qui en avaient besoin dans leurs activités. À la fin du 19ième siècle, le cheval était très utile et sa demande était en pleine croissance. Plusieurs races mélangées de chevaux se retrouvaient au Québec dû à l’importation des races privilégiées par les Anglais qui, au fil du temps, se sont métissées avec la race canadienne diluant cette race de ses caractéristiques recherchées.
Louis Beaubien voulait amener des purs sangs de races diverses et ainsi recréer la génétique du cheval canadien. Il entreprit donc avec acharnement cette mission en transformant une partie de ses terres qui s'étendaient du Cimetière Mont-Royal sur l’actuelle rue Beaumont pour y former une ferme modèle, puis établir les écuries du Haras National dans le coin de l’actuel rue Bernard. Louis Beaubien, aidé par Louis-Joseph Benjamin Beaubien, recréera une race de chevaux dont la nation sera fière. Pour réaliser ses ambitions, il s’inspire des centres d'élevage de France dont les installations permettent de produire des grandes quantités de chevaux de qualité.
Vers 1886, il rencontre Raymond Auzias, importateur de chevaux et collaborateur à la fondation du Fleur de Lys Horse Ranch dans le Dakota du Sud qui hébergeait 900 chevaux en 1886. Accompagné de Auzias, il visita la région de la Normandie pour s’inspirer des installations et pour amener des chevaux avec lui.
Joseph Beaubien, qui s’occupait de la commercialisation du Haras, en fit l’inauguration en grande pompe en 1890 soit 2 ans après la création des écuries. Pour l'occasion, on invita 150 personnes qui furent transportées par un imposant convoi. Ce fut une inauguration grandiose.
Courte vie du Haras
Quand les chevaux sont arrivés en 1889, Louis Beaubien et son partenaire se sont mis à discréditer toutes les autres races de chevaux sur le territoire. Ils préparèrent une campagne de salissage volontaire qui désintéressa le public face à son offre.
De plus, vers 1892, son emploi du temps très chargé fait qu'il délaissera peu à peu le Haras. Puis, le Haras brûlera en 1893 ce qui mettra fin à son projet ambitieux qui sera réduit en cendres dans les braises de ses écuries.
Une balade à Outremont
Dur de croire aujourd’hui, quand on se promène sur l’avenue Bernard à Outremont, qu’il y avait auparavant à cet endroit le Haras National et une partie de la ferme Beaubien dont l’histoire oubliée mérite d’être racontée. Pour admirer de magnifiques chevaux à Montréal, une petite balade sur la montagne près du lac aux castors vous fera découvrir les écuries de la police montée qui patrouille parfois sur la montagne.
Texte et recherche Jonathan Buisson et Sylvain Rousseau
Source
http://histoireoutremont.org/wp-content/uploads/2018/09/Numero29_Hiver2013.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_chez_les_peuples_am%C3%A9rindiens
https://potagersdantan.com/2011/08/04/a-quand-une-loi-pour-proteger-les-varietes-patrimoniales-vegetales-du-quebec/cheval-canadien/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canadien_(cheval)
https://www.naviresnouvellefrance.net/html/page1665.html?fbclid=IwAR3OgFfwP4WKRMrmPssPADEOhyDSK-ShLBRPFThv-fetjx-Ie1gh9ke65Zo#page1665
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