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Photo du rédacteurJonathan Buisson (Cloud Pouarier)

L'histoire des terres de la famille Legaré de la Côte-des-Neiges


 

 

 

Pendant que le haut de la côte s'urbanisait et se développait activement grâce notamment à la venue de grandes institutions, la portion au nord du chemin de la côte Sainte-Catherine était presque totalement en culture dans les années 1940. Plusieurs familles d'agriculteurs qui excellaient dans leur domaine depuis plusieurs générations avaient métamorphosé le secteur

 

Quand les voyageurs arrivaient par le chemin de la Côte-Sainte-Catherine et regardaient vers le nord, ils pouvaient apercevoir de gigantesques serres et d'immenses champs en culture. À l'emplacement actuel de la Plaza Côte-des-Neiges se dressaient les terres de la famille Legaré.

 

En bordure du chemin était érigé les magnifiques maisons victoriennes de la famille. On pouvait aussi apercevoir jusqu'à sa démolition la maison de Jérémie Legaré, qui avait initié l'entreprise familiale avec sa modeste serre adjacente à sa maison.

 

Derrière les maisons plus cossues se trouvaient des bâtiments et des installations agricoles ainsi que d'immenses serres chauffées au charbon. La plus grande serre mesurait 500 pieds de long sur environ 65 pieds de large, avec une superficie en culture de 150 000 pieds carrés.

Les serres de la famille Legaré étaient non seulement gigantesques, mais elles étaient aussi aménagées de façons particulièrement adéquates, ce qui permettait d'offrir les meilleures conditions pour une production idéale.

 

En effet, ces serres étaient chauffées grâce à des fournaises à charbon, charbon qui était d'ailleurs apporté jusqu'aux terres de la famille Legaré par la voie ferrée dans le bas de la côte, et une éolienne servait à pomper l’eau qui était acheminée jusqu'à un réservoir.

Ainsi des légumes et des fleurs pouvaient être cultivés tout au long de l’année.

 Il fut un temps pas si lointain où les légumes en hiver n'étaient pas accessibles à tous à moins de posséder une serre et de faire pousser ses propres légumes.

C'était le cas pour Jérémie Legaré, agriculteur sous-verre, qui avait à offrir  à ceux qui avaient l'argent pour s'en procurer des variétés de fines herbes, de laitues croquantes et de beaux radis roses, pour ne nommer que ceux-là. Avec le temps, cette denrée est devenue accessible au plus grand nombre. Laissez-moi maintenant vous exposer le début de cette aventure.

Jérémie Legaré avait déjà commencé la culture en serre avec sa petite serre aménagée sur le côté de sa maison, qui produisait suffisamment pour lui permettre de vendre une partie de ses récoltes au marché et d'en tirer un revenu.

Mais c'est avec Camille que la petite entreprise familiale est devenue prospère et des serres de plus grandes dimensions ont été érigées dans la côte des Neiges. Aujourd'hui, si nous pouvons en hiver manger des fruits et légumes frais dans notre assiette, c'est en quelque sorte grâce à ces pionniers de notre quartier qui fournissaient en denrées une bonne partie de Montréal et même au-delà, à une époque où l'on consommait encore de façon locale.

 

 

Vers la fin des années 1950, l'agriculture en sol montréalais devient chose rare, Côte-des-Neiges ne faisant pas exception au reste de l'île. Les agriculteurs et les gens qui vivaient de la terre préféraient partir en région, loin des tumultes de la ville. Les terres furent rachetées par des particuliers et divisées en lots afin de construire des blocs d'appartements qui occuperaient le secteur du bas de la côte.

La nécessité d'avoir des commerces à proximité de ces habitations a pu être une motivation pour construire la Plaza Côte-des-Neiges sur ces terres. Les magnifiques maisons de la famille Legaré furent détruites pour procéder à la construction de la plaza.

 

L'histoire de la famille Legaré illustre non seulement l'évolution de l'agriculture urbaine à Montréal, mais aussi les transformations socio-économiques et urbanistiques qu'a connues la ville au fil du temps. Du développement prospère des serres et des cultures familiales à la disparition progressive de l'agriculture locale au profit de l'urbanisation, leur parcours reflète les défis et les opportunités rencontrés par de nombreuses familles dans cette période de changement rapide. Malgré la disparition des terres agricoles au profit de l'expansion urbaine, l'héritage des Legaré perdure dans les mémoires et rappelle l'importance de préserver notre histoire agricole tout en continuant à chercher des moyens durables de nourrir nos communautés dans un environnement urbain en constante évolution.

 

 

 

Texte et recherche Jonathan Buisson

 

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Source Facebook Souvenirs et mémoires de Côte-des-Neiges Shcdn

 

Merci à la Famille Legaré pour les photos et informations

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