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L'histoire de l'orange Julep

Dernière mise à jour : 6 févr.

Véritable symbole de la ville de Montréal, plus spécifiquement de Côte-des-Neiges, cette grosse boule orange le long de l'autoroute Décarie cache une histoire fort intéressante.

La boisson Orange Julep est apparue sur le marché montréalais en 1932, inspirée d'Orange Julius - un milkshake aux fruits composé d'un mélange de jus d'orange gelé, de glace broyée et d'une mixture de sucre et de crème, créé par Julius Freed en 1926, qui suite à l'installation d'un comptoir de simples jus d'orange qui ne faisaient pas fureur à ses débuts en 1929, développa alors un mélange d'apparence crémeuse pour atténuer les effets dûs à l'acidité du jus d'orange sur l'estomac. Le profit de ses ventes étant alors passé de 20 à 100$ par jour, Julius comprit qu'il tenait là quelque chose.

De son côté, en 1932, de retour à Montréal, Hermas Gibeau ouvre son premier restaurant sur Saint-Laurent, près de l'actuel Vieux-Port, pour y vendre son délicieux jus d'Orange Julep. Son entreprise devint rapidement un grand succès de vente, mais seulement pour les jours de semaine, il voyait son chiffre d'affaires baisser considérablement tous les week-ends C'est alors que Monsieur Gibeau eut une idée de génie pour son commerce

faire construire un kiosque en forme d'orange pour attirer l'œil de sa clientèle vers son produit ! Avec la mise en valeur de son entreprise de cette manière originale, il se démarquerait ainsi grandement des autres kiosques qui l'entouraient. Il commença donc la construction de la toute première orange en 1933 pour laquelle il fabriqua une structure de bois en contreplaqué d'un diamètre de 11 pieds, de couleur orange bien entendu, qu'il installa sur la rue Sherbrooke dans l'est de Montréal.

La combinaison de cette structure orange et du goût délicieux du mélange offrait ainsi quelque chose de réellement magique à l'expérience et la clientèle fut totalement séduite. Au cours de ces mêmes années, on retrouvera 15 kiosques-restaurants, toujours en forme d'orange, un peu partout dans la vallée du Saint-Laurent et cela même jusqu'en Ontario. Malheureusement, quelques années plus tard, la Seconde Guerre mondiale mettra un frein à cette poussée commerciale et afin de maintenir son développement malgré tout, plusieurs "petites oranges" ont été installées dans des endroits stratégiques, tels que le parc Belmont par exemple, ce qui lui permettra tout de même de conserver une source de revenus stables et de garder l'entreprise à flot.

En 1947, sur une propriété située le long de la future autoroute Décarie qui porte le surnom de "Sunset Strip", cette bande de terre où l'on peut encore apercevoir les couchers de soleil au nord de Montréal, Mr Gibeau choisira d'y construire la première grosse orange en ciment à deux étages

incluant un appartement au deuxième dans lequel il avait l'intention d'y vivre avec sa famille. Quelques photos d'époque nous la montrent dans sa splendeur, traversant les années 50 sans perdre de son attrait.

Pendant longtemps, elle fut d'ailleurs un arrêt presque obligatoire quand on passait à côté et à une époque, des serveuses en patins à roulettes venaient vous déposer votre commande directement à l'auto

c'était la belle époque. En 1966, la construction de l'autoroute Décarie allait obliger la destruction de cette sphère de ciment, mais Monsieur Gibeau acheta un autre terrain non loin du précédent

et il y fera construire la gigantesque sphère Orange de 18 mètres de circonférence que nous connaissons de nos jours. Cette fois-ci, l'extérieur de la structure est composé de pièces de piscine commandées à un fabricant local.

Ainsi, malgré toutes ces embûches, ce restaurant a toujours su offrir des produits de qualité et reste toujours aussi populaire aux yeux des Montréalais et des touristes qui viennent nous visiter. Jusqu'à tout récemment encore, c'était un lieu de rencontres pour les amateurs de voitures anciennes et modifiées.

La prochaine fois que vous la verrez, vous pourrez maintenant vous rappeler son histoire. Cette grosse orange laisse sa marque dans notre esprit à partir du moment où elle y entre pour ne plus jamais la quitter.

Soyons fiers qu'elle fasse partie de tous ces symboles montréalais qui résident dans notre quartier.


Texte et recherche Jonathan Buisson

Facebook Souvenir et mémoires de Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grace et Outremont

Photo Steve Knezevik Martin Dozois Orange Julep


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Merci, Jonathan Buisson Cloud Pouarier

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