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Photo du rédacteurJonathan Buisson (Cloud Pouarier)

L'hôtel Catudal et la caserne numéro 34


Le temps s'égrène inexorablement, emportant avec lui les souvenirs, les histoires et les édifices qui façonnent nos villes. C'est grâce à une photographie des pompiers devant l'enseigne "Catudal" que j'ai pu remonter le fil de l'histoire de ce bâtiment.

À l'origine, une résidence appartenant à Jérémie Descary, premier maire de la paroisse, qui y vivait avec sa famille. La photographie la dépeint ainsi, dans toute sa splendeur.

Après la mort de son illustre propriétaire, la maison fut acquise par Monsieur Catudal, qui la transforma en hôtel-restaurant. Son grand parc, adjacent, accueillait les somptueuses réceptions où se délectait une foule heureuse. Banquets et musique accompagnaient les festivités, invitant les passants à s'y attarder et les journaux de l'époque à en faire l'éloge.

Mais ce n'était pas là le seul dessein de l'hôtel. En effet, il remplissait également les fonctions de poste de police et de pompiers, alors que les déplacements se faisaient en buggy, tiré par des chevaux. Une photo unique de l'époque atteste de la bravoure de ces hommes, troquant leurs roues pour des skis afin de lutter contre les rigueurs de l'hiver.

L'hôtel passa ensuite entre les mains d'Emery Cadieux, puis d'Ovila Tessier,

avant d'être finalement démoli pour faire place à la caserne de pompiers numéro 34, érigée en réponse à l'annexion de l'ancienne municipalité de Notre-Dame-de-Grâce à Montréal en 1910.

L'emplacement de cette caserne, au cœur du noyau villageois historique de Notre-Dame-de-Grâce, ajoute encore plus de valeur à son histoire. Conçue par l'architecte Théodore Daoust, l'une des figures marquantes de la région de Montréal à l'époque, elle faisait partie des vingt-deux casernes de pompiers construites entre 1900 et 1918 dans la région de Montréal pour répondre aux besoins croissants de protection contre les incendies.

Aujourd'hui, la caserne numéro 34 est l'un des derniers témoins de ce quartier historique. Sa valeur symbolique réside dans son pouvoir d'évocation de sa fonction d'origine, mais aussi dans l'attachement profond que lui voue la population locale.

Depuis 1984, elle abrite la bibliothèque et la maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce, témoignant ainsi d'une histoire riche et mouvementée qui a façonné la communauté. Sa beauté et sa valeur culturelle en font un lieu cher au cœur des habitants, qui perpétuent ainsi le souvenir d'un temps passé, mais jamais oublié.


Texte et recherche Jonathan Buisson

Source Facebook Souvenirs et mémoires Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grace et Outremont

Banq Archive ville de Montréal


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1 Comment


Excellente recherche et excellent texte Jonathan. Je ne savais pas que l'ancien hôtel Tessier était situé au même endroit et je n'avais jamais entendu parler de l'hôtel Catudal. La prose touffue et très imagée des journaux de l'époque m'étonne toujours. Je suppose qu'il fallait qu'il en soit ainsi avant l'ère de la radio et de la télévision afin que les lectrices et lecteurs puissent avoir la meilleure idée d'un évènement qui n'était pas accompagné d'une photo ou d'une illustration.

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